Autour de
Mme de Staël
Madame de Staël (1766 - 1817) à côté du buste de son père, Jacques Necker. Huile sur toile
de Firmin Massot
Sur les traces des contemporains de Mme de Staël
Dans Paris et surtout dans notre quartier, plusieurs noms de rues et d'établissements évoquent Germaine
de Staël et ceux qui l'ont entourée.
- Jacques Necker, le père adoré, fut le ministre des finances de Louis XVI. Mme Necker, la mère, a fondé en 1778 l'hôpital
Necker qui se trouve entre la rue de Sèvres et la rue de Vaugirard.
- A l'emplacement du cimetière Vaugirard fut construit en 1887 le lycée Buffon et à la même date fut tracée la rue de Staël. Le lycée doit son nom au fameux naturaliste qui fréquentait avec fidélité le salon de Suzanne Necker, la mère.
- Non loin du collège se trouve la rue Vigée-le Brun ainsi nommée à cause d'Elisabeth Louise Vigée le Brun (1755-1842) qui a peint plusieurs portraits de Mme de Staël, en particulier le célèbre "Corinne au Cap Misène", après la lecture du roman Corinne ou l'Italie.
- La station de métro Duroc porte le nom de celui qui fut l'aide de camp puis le grand Maréchal du Palais de Napoléon 1er. C'est l'occasion de rappeler les relations difficiles de Mme de Staël avec l'Empereur. Comme celui-ci lui avait interdit de séjourner à Paris, elle résida dans la demeure familiale à Coppet, en Suisse.
- Près de l'Etoile se trouvent les rues Byron et Chateaubriand qui avec Mme de Staël furent à l'origine du romantisme. La rue Goethe non loin de là nous permet d'évoquer la rencontre de Mme de Staël avec le grand homme, relatée dans De l'Allemagne.
- Il faut aller dans le 19eme arrondissement, près de la cité des sciences et de l'industrie, pour trouver une rue dédiée à Benjamin Constant, l'écrivain et l'amant avec lequel Mme de Staël eut de houleuses relations.
Trois établissements scolaires du quartier sont par leur nom le symbole de l'émancipation des femmes.
- Mme de Staël représente la femme de lettres et d'exception.
- Victor Duruy, qui a donné son nom au lycée du 7eme arrondissement, a joué un rôle essentiel dans l'accès des jeunes filles à l'éducation puisque, par la loi de 1867, il a obligé chaque commune de plus de 500 habitants à ouvrir une école de filles.
- Un lycée du 15eme arrondissement porte le nom de Camille Sée en hommage à celui qui a créé en 1880 les premiers lycées de filles. Le programme y était encore modeste puisque les jeunes filles n'y étudiaient ni le latin, ni la philosophie et qu'on ne les préparait pas au baccalauréat. Cent bachelières seulement en 1909, toutes candidates libres ! Notons que le lycée Camille Sée est longé par la rue Mademoiselle...
dans l'oeuvre de Mme de Staël
- "L'étude de la langue est beaucoup plus favorable au progrès des facultés chez l'enfant que celle des mathématiques ou des sciences physiques." Cette phrase de Mme de Staël a été donnée en 1895 au certificat d'aptitude à l'enseignement dans les écoles normales de jeunes filles. (Cité par A. Chervel dans La composition française au XIXeme siècle - éd. Vuibert/INRP.)
- "De tous les hommes que je n'aime pas, c'est certainement mon mari que je préfère."
Le mari: Eric-Magnus, baron de Staël-Holstein, portrait par A.U. Wertmüller. (1)
- "Il faut dans nos temps modernes avoir l'esprit européen." De l'Allemagne
- "Il ne faut pas se mettre en colère contre les choses: cela ne leur fait absolument rien."
- "Tout ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée."
Et pour conclure...
Le mot de Balzac sur Mme de Staël:
"- Je me demande comment une femme peut dompter le monde.
- Il y a deux manières: être Mme de Staël ou posséder 200000 francs de rentes.
La muse du département
Page réalisée par Mme Moroz et M.Theuret